Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’intérieur, la délinquance ne cesse de croître. Et elle augmente depuis plusieurs années. « Le niveau général de la violence augmente en France » indique Guillaume Farde, conférencier à Sciences Po. Mr farde est également consultant sur la sécurité pour BFM TV. Cette croissance est significative, en particulier dans la capitale parisienne et les grandes agglomérations. Elle peut être en partie expliquées par les manifestations, nombreuses en 2019. Les petites et moyennes agglomérations n’en sont pourtant pas épargnées. La vidéo protection urbaine a explosé sur le territoire français notamment depuis 2013. Ainsi il est important de revenir sur les raisons pour lesquelles elle a été adoptée par les maires.
Qu’est-ce que la vidéo protection urbaine ?
La vidéo protection urbaine consiste à implanter dans les villes de toutes tailles, des caméras sur l’espace public. Ces cameras de vidéosurveillance sont disposées de manière stratégique afin de filmer des lieux précis.
Les images récoltées sont utilisables en temps réel ou plusieurs heures après leur enregistrement. Ceci afin de lutter notamment contre les actes de malveillance. Ces systèmes de surveillance et de protection ont de nombreuses autres fonctions.
La sécurisation des biens et des personnes, la prévention des dégradations et l’aide à la fluidité de la circulation. La vidéo protection permet aussi le secours aux personnes en danger, la prévention du terrorisme. Citons également la défense contre les incendies et la prévention des risques (naturels ou technologiques).
A quoi servent les caméras urbaines ?
L’implantation de ces systèmes de protection des lieux publics sont un moyen efficace de lutte contre les actes de malveillance comme les intrusions, vols, agressions ou encore les dégradations. En effet, en temps réel ou différé, ils surveillent les espaces grâce à leurs nouvelles technologies permettant d’obtenir des images très nettes, y compris de loin. Par ailleurs, ces caméras dissuadent les malfaiteurs d’agir : ils renoncent de peur d’être identifiés ou interpellés.
Grâce aux centres de surveillance urbaine des villes plus importantes, des comportements suspects ou des passages à l’acte peuvent être détectés immédiatement et parfois arrêtés en flagrant délit. Enfin, ces précieuses images ont une fonction d’identification primordiale. Étudiées, les vidéos permettent de retrouver un individu, un véhicule ou même un objet nécessaire à l’élucidation d’une enquête. Elles sont exploitables par les forces de l’ordre et aident la justice à rassembler des preuves. Les caméras urbaines permettent alors de mieux protéger l’espace publique. Mais aussi d’accélérer l’élucidation des délits dans le contexte des affaires judiciaires.
Comment ça fonctionne la vidéo surveillance urbaine ?
Selon la taille de la ville dans laquelle les caméras de surveillance urbaine sont implantées, le fonctionnement diffère. Dans les plus grandes agglomérations les images sont visionnées 24h/24 et 7j/7 par des agents ou des policiers dans des centres de visualisation. Les plus petites quant à elles choisissent de simplement stocker les images durant un temps limité et ne les ressortent qu’en cas d’incident.
Ces installations de caméras sur la voie publique sont-elles réglementées ?
Toute mise en place de caméras de vidéosurveillance, y compris en milieu public, est très réglementée et doit répondre à des conditions strictes d’emploi.
Afin d’obtenir l’autorisation d’installer des caméras, la municipalité doit faire produire une étude de sécurité par les forces de l’ordre (police nationale ou gendarmerie). Suite à cet audit, le préfet doit donner son accord. Un document détaillé reprend alors le nombre de caméras, les technologies employées, leurs emplacements et leurs champs. Les caméras ne doivent pas porter atteinte à la vie privée.
Elles ne peuvent par exemple filmer les intérieurs des appartements », souligne l’avocat Alain Bensoussan dans un article pour Les Echos en janvier 2019. Chaque modification devra être soumise à une nouvelle demande. Les images ne peuvent être conservées que 30 jours au maximum. Visionnées uniquement sur requête d’un procureur ou d’un officier de la police judiciaire, leur traitement est ainsi très réglementé.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire notre article sur la vidéosurveillance et le RGPD.
La vidéo protection urbaine est-elle efficace ?
Dès 2009, la publication d’un audit par le ministère de l’intérieur prouvait l’efficacité de la vidéo protection. Et ceci en voyant le taux de délinquance diminuer et l’élucidation des infractions s’accélérer. On note une diminution de la délinquance sur la voie publique dans les villes équipées. En particulier sur les infractions préméditées telles que les vols de véhicules. Elles ont également fait leur preuves dans le pistage des terroristes mis en cause dans plusieurs attentats ces dernières années. En conclusion, ce système de protection urbain est un bon moyen de prévention et de sécurisation des personnes et des biens sur la voie publique.